Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/354

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Moi qui ne veux pas la contraindre,
Je ne veux pas encor me plaindre
Avec de lamentables vers
De voir un siècle si pervers.
Tout ce que je demande d’elle
Est de conter quelque nouvelle
Comme les dames de la cour
Traitent les mystères d’amour.
Maintenant il me prend envie
De décrire toute leur vie,
Pendant que dans un triste exil
J’ai le temps d’en ourdir le fil.
On ne sauroit m’en faire accroire :
Je sais le fin de leur histoire,
Je sais leur pratique et leurs brigues,
Et je puis vous jurer ma foi
Que nul ne la sait mieux que moi.
Je sais leurs secrètes intrigues,
Et comme chacun en ce jour
Se comporte dans cette cour.
Avance-toi, Muse, et m’inspire
Quelque chose digne de rire,
Le sujet le mérite bien.
Déjà dans plus d’un entretien
Nous en avons ri, ce me semble,
Quand nous étions tous deux ensemble.
Mais nous les mettrons en courroux,
Me diras-tu, filons plus doux.
Et moi je n’en veux rien démordre.
Disons toutes choses par ordre ;
Surtout dans cette occasion

    d’honneur de la Reine. Voy. dans cette collection le Dictionnaire des Précieuses, t. 2, aux mots Brancas, Garnier, Oradour (d’).