Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’abbé Nardy, amant de Galle[1],
Dont l’âme n’est point libérale,
Qui la voyoit comme voisin
Depuis le soir jusqu’au matin.
Dedans ce temps-là même encore,
Malta, qui l’aime et qui l’adore,
Revint, mais plus secrètement
Montrer qu’il étoit son amant,
Qu’il n’en pouvoit plus aimer d’autres ;
Et parmi tant de bons apôtres,
Sans savoir d’où cela venoit,
Hélas, mon Dieu ! l’on s’aperçoit,
Lâcherai-je cette parole ?
Que la dame avoit la vérole.
On consulta dessus ce fait
Un homme en ce métier parfait,
Qui la voulut prendre en sa charge :
C’est le sage monsieur Le Large,
Homme qui n’a point de pareil
En tout ce que voit le soleil.
Sans songer d’où le mal procède,
On résout d’y donner remède ;
L’on convient pour cela de prix.
Le jour même, dit-on, fut pris
Mais la guérison fut remise
Malgré quelque potion prise,
À cause que dans cet instant
L’argent n’étoit pas bien comptant.
Comme elle avoit un cœur de roche,
Pour éviter quelque reproche
Qu’on lui faisoit en son quartier,

  1. Je proposerois de lire : « amant de balle », c’est-à-dire « de pacotille », comme dans le vers de Molière :

    Allez, rimeur de balle, opprobre du métier.