Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/400

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de M. de Lauzun) et les princes étrangers, à l’un desquels il avoit donné il n’y avoit pas longtemps une sœur de mademoiselle de Montpensier [1], qu’elle acheva de le résoudre.

Quand le grand Alcandre eut ainsi donné son consentement à madame de Montespan, il prit des mesures avec elle et avec M. de Lauzun afin de se disculper dans le monde du consentement qu’il donnoit à ce mariage. Cependant il ne crut rien de plus propre à cela que de paroître y avoir été forcé. Pour cet effet, il voulut deux choses : l’une, que mademoiselle de Montpensier vînt elle-même le prier de lui donner M. de Lauzun en mariage ; l’autre, que les plus considérables d’entre les parens de M. de Lauzun vinssent en corps lui demander la permission que leur parent épousât cette princesse [2]. On vit donc arriver ces ambassadeurs et cette ambassadrice tous en même temps ; et, ceux-là ayant eu audience les premiers, ils dirent au grand Alcandre que, quoique la grâce qu’ils avoient à lui demander en faveur de leur parent semblât être au-dessus de leur mérite et même au-dessus de leurs espérances, ils le prioient néanmoins de considérer que ce seroit le moyen de porter la noblesse aux plus grandes choses, chacun espérant dorénavant de pouvoir parvenir à un si grand honneur pour récompense de ses services.

Ils représentèrent encore au grand Alcandre

  1. Voy. ci-dessus, p. 271.
  2. Ce n’étoient pas des parents de Lauzun, mais des gentilshommes qui venoient, au nom de la noblesse, demander cette faveur dont tout le corps étoit honoré. Voy., p. 271, le texte et la note 1.