Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/95

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elle comme à son ordinaire ; que c’est une foible raison d’alléguer sa beauté, puisqu’elle ne le touche point ; qu’aussi il le conjure de vendre son bien, qu’il saura bien le remplacer ; qu’il n’y eut jamais un si beau pays que celui où l’on s’aime. Le Maréchal a eu de la douleur, mais il s’est armé de résolution [1].

    se démarier un jour. » Dès les premiers temps de ce mariage, Benserade, dans son ballet d’Alcidiane, faisoit dire au comte de Guiche (1658) :

    Ma jeunesse, vive et prompte,
    Se modère d’aujourd’hui,
    Et trouvoit assez son compte
    Parmi les troupeaux d’autrui.
    Mais un pasteur m’a fait prendre
    Une brebis jeune et tendre,
    Douce et belle à regarder.
    Elle est tout à fait mignonne.
    Bien m’en prend qu’elle soit bonne,
    Car il faut toujours garder
    Tout ce qu’un pasteur nous donne.

  1. Var. : Le ms. de Conrart est ici tout différent du texte que nous avons suivi. Il est surtout beaucoup plus court. Après la phrase qu’on vient de lire, on trouve ce passage :
    « Pour Vardes, il a été si constant pour feu madame d’Elbœuf, qu’on lui feroit tort de douter qu’il le fût pour une femme qu’il aime si tendrement. Mais de toutes les amours du Palais-Royal, c’est celles du Roi et de La Vallière où il se trouve le plus de constance, de vertu et de tendresse. Et comme ils ont tous deux beaucoup d’esprit, de fermeté et de grandeur, leurs passions sont plus fortes et leur amitié sera sans doute plus grande que celle de Madame et de la princesse de Bade pour le comte de Froulay. Madame de Montausier lui envoya des tablettes, du consentement du Roi, qui dit vingt fois que madame de Montausier avoit raison et qu’il seroit admirable d’embarrasser La Vallière et de les lui envoyer par un visage inconnu. Voici ce qu’elle ajouta au bas de cette conversation :
    Est-il rien de plus beau ? »
    Il nous semble qu’il y a plutôt ici une suppression qu’il n’y auroit une addition dans notre texte.