Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/286

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et, quoiqu’il crût bien que cela ne lui donneroit pas bonne réputation, il aima mieux passer pour indiscret que de se priver du plaisir de parler. Le bruit s’en étant répandu dans Paris, on trouva cette aventure si rare, que ce fut le sujet de tout l’entretien pendant quelques jours ; et cela donna lieu à un homme de la Cour de faire ces deux couplets de chanson, sur le même air qu’étoient faits ceux touchant le Polville.

Un jour, de Lionne, dit-on,
Trouva de Sault en caleçon,
Qui portoit son sac et ses quilles,
Sans appréhender le hola.
Pour du Polville,
Il n’en avoit point ce jour-là.
D’abord il voulut faire gille[1] ; (bis)
Mais, l’arrêtant en courroux,
Lui dit : Pourquoi fuyez-vous ?
Si vous cherchez ma fille,
Profitons du rendez-vous ;
Mais accordons-nous :
Faisons cocu mon époux,
Et puis je la laisse à vous ;
Mais accordons-nous,
Je suis mère facile,
Profitons du rendez-vous.

Ainsi finit l’intrigue du duc de Sault et de madame de Lionne et de sa fille. Pour ce qui est

  1. Faire gilles, s’enfuir.