Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mme de Maintenon. — Tu n’es qu’un animal ; j’y vais moi-même.

Le Maure seul. — Allez-y si vous voulez, vieille médaille ; le Roi se moquera de vous et aura raison.

ENTRETIEN IV.

Le Roi, Madame de Maintenon, et M. Bontemps.

Mme de Maintenon. — Sire, voici des nouvelles, mais non pas des meilleures. Que dites-vous du mauvais état de nos affaires ? Un exprès est venu ce matin, qui m’a dit que Casal et Namur[1] sont assiégés par les ennemis, et que nos généraux commencent à perdre courage.

  1. Nous avons dit, à la note précédente, comment s’étoit terminé le siége de Namur par les alliés, et la capitulation du maréchal de Boufflers. Quant à Casal, assiégé en 1629 par Gonzalve de Cordoue, délivré par les François, réassiégé en 1630, mais défendu avec succès par le marquis de Toiras, assiégé une troisième fois en 1640 par le marquis de Leganez et délivré par le comte d’Harcourt (Cadet la Perle), il fut pris en 1652 par les Espagnols et, depuis, rendu par eux au duc de Mantoue qui l’ouvrit aux troupes du roi Louis XIV en 1682. En 1694, le duc de Savoie, le prince Eugène et le marquis de Leganez en firent le blocus le 22 août ; au mois de novembre, malgré les conseils du marquis de Leganez, à qui cette conduite le rendit suspect, le duc de Savoie leva le blocus, effrayé par l’approche de l’armée de Catinat ; un incident curieux se produisit pendant le siége : les ennemis voulurent faire sauter les magasins à poudre de la place au moyen d’un ressort d’horlogerie caché dans la crosse d’un pistolet. (Mercure galant, octobre 1694.) Le siége fut repris en avril 1695. Trois mois après, en juillet, on lit dans le Mercure galant : « Sa Majesté vient d’ordonner à M. le marquis de Crenan, qui en étoit