Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/266

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le Marquis, la gloire est plus difficile à servir qu’une maîtresse ; je voudrois que la nature m’eût donné un cœur plus sensible à l’amour. » Le Roi soupira et ne lui répondit rien[1].

Au mois de septembre[2], l’on publia dans Paris la paix entre la France et l’Angleterre, avec les cérémonies accoutumées, et les états-généraux des Provinces-Unies faisoient la meilleure partie de ce traité, de quoi leur ambassadeur à la Cour de France marqua beaucoup de joie par un beau feu d’artifice qu’il fit tirer devant l’Hôtel-de-Ville.

La saison n’empêcha pas que le Roi ne se disposât pour se mettre en possession de la

  1. Ici s’arrête l’emprunt fait au Palais-Royal, t. II, p. 49. Il reprend, après un passage visiblement interpolé, à ces mots : « Sa Majesté ayant quitté le marquis de Bellefonds, le jour suivant vit,… etc. »
  2. Le traité dont il est question ici est évidemment le Traité de Breda, signé entre l’Angleterre, d’une part, la France, le Danemarck et la Hollande de l’autre. Le traité, dit le P. d’Avrigny, fut ratifié le 24 du mois d’août. Il portoit entre autres choses que les États-généraux envoyeroient des commissaires à Londres pour le règlement du commerce des Indes.

    Mais dès le mois de janvier 1668, l’Angleterre, la Suède et la Hollande, alarmées des conquêtes que le Roi de France faisoit en Flandre, signèrent un traité par lequel ils s’engageoient à fournir chacune 15,000 hommes pour la défense des Pays-Bas, que le Roi d’Espagne n’étoit pas en état de défendre… Les confédérés firent dire à Louis XIV qu’ils ne vouloient que la paix, mais qu’ils se déclareroient contre celui qui ne la voudroit pas avec eux. Le Roi répondit qu’il étoit près de la conclure pourvu qu’on lui cédât ses conquêtes. On s’assembla là-dessus à Aix-la-Chapelle, et, pendant qu’on négocioit, il entreprit la conquête de la Franche-Comté.