Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/308

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avocat-général, qui parla au Roi avec une éloquence toute charmante pendant plus d’une heure, fit que le prince donna audience à plusieurs autres, tout le reste du jour. Madame de Maintenon, que le comte de Marsan[1] sollicitoit tous les jours pour mademoiselle de Béthune[2] qui étoit à Saint-Cyr sous la domination de la marquise, étoit journellement chez elle[3].

    Le Vayer de Boutigny. Il avoit épousé Marie-Elisabeth-Angélique Favier du Boulay, dont il eut Omer Talon III, marquis du Boulay, qui quitta la robe, où sa famille s’étoit illustrée, pour l’épée. Denis Talon mourut en 1698.

  1. Charles de Lorraine, comte de Marsan, frère cadet du comte d’Armagnac (p. 294, note) et du chevalier de Lorraine, « qui n’avoit ni leur dignité ni leur maintien, » et dont ils ne faisoient aucun cas, dit Saint-Simon, étoit « un extrêmement petit homme, trapu, qui n’avoit que de la valeur, du monde, beaucoup de politesse et du jargon des femmes, aux dépens desquelles il vécut tant qu’il put… M. de Marsan étoit l’homme de la cour le plus bassement prostitué à la faveur et aux places, ministres, maîtresses, valets, et le plus lâchement avide à tirer de l’argent de toutes mains. » Il avoit épousé, le 22 décembre 1682, la marquise d’Albret, qui mourut sans enfants le 13 juin 1692, et, en secondes noces, Mme de Seignelay, sœur des Matignon (21 février 1696), qui mourut en décembre 1699, lui laissant deux fils.
  2. Les lettres-patentes pour la fondation de Saint-Cyr sont de juin 1686 ; c’est seulement du 30 juillet au 2 août de cette même année que les jeunes filles reçues précédemment à Noisy passèrent à Saint-Cyr, et le 3 août qu’eut lieu l’inauguration de la maison. Dans la liste, si complète, des demoiselles élevées à Saint-Louis, et donnée par M. Lavallée à la suite de son ouvrage Mme de Maintenon et la maison royale de Saint-Cyr, on ne trouve pas le nom de Mlle de Béthune.
  3. L’auteur veut dire, et il l’explique plus loin, que : « le comte de Marsan, qui sollicitoit tous les jours Mme de Maintenon pour Mlle de Béthune…, étoit journellement chez elle, c’est-à-dire chez la marquise. »