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quelques pages d’histoire

égorgements sauvages. Le sang des samouraïs rougissait les îles par la féroce ambition des conquérants rivaux. Un aventurier de prestigieuse envergure prit enfin le dessus par de plus étonnants massacres et rompit cette ère de crimes. C’est Hidéyosi, ancien coolie au service de Nobunaga, le grand shoghun[1], qui se hausse jusqu’à lui et lui succède. Son ambition et son audace n’ont d’égale que sa repoussante laideur. Le peuple effrayé l’appelle : « Saru men kwanja », le boy à l’aspect de singe. Du Japon terrorisé il fait sa chose obéissante. Tous les daymios, domptés et vaincus, le reconnaissent pour maître.

Mais sa gloire inassouvie réclamait mieux encore. Rêvant la conquête de l’Asie, il jeta son armée en Corée (1591). De Fusan à Séoul, ce fut une marche foudroyante. Aguerris par leurs luttes ancestrales, munis d’armes à feu, les Japonais, aussi farouches

  1. Grand shoghun : chef militaire de l’ancien Japon ; l’empereur, considéré surtout comme chef spirituel, avait beaucoup moins d’autorité effective et de puissance.