privilège, l’état coréen reprenait sa liberté d’action. Pour nous épargner l’affront de voir une puissance rivale bénéficier de l’entreprise, le ministre de France à Séoul, très en cour auprès du gouvernement, sut l’amener à entreprendre lui-même la construction de la ligne, à ne confier les travaux qu’à des ingénieurs français et conséquemment à n’employer que des matériaux provenant de France.
C’était nous « sauver la face »[1], mais c’était aussi condamner ce malheureux chemin de fer au trépas certain.
Les travaux commencèrent en 1901 et l’année suivante 5 kilomètres étaient livrés à la circulation. À cette occasion une grande fête d’inauguration eut lieu. En Corée tout est prétexte à réjouissances, elles emplissent le calendrier ; mais à leur célébration coûteuse passe le plus net du budget ; celui
- ↑ Expression extrême-orientale signifiant : épargner un affront.