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dans les champs de bataille

dont ils n’ont pas encore mesuré la force, les inquiètent par leur haute stature. Mais ce sont là des craintes passagères qu’ils repoussent aussitôt comme viles et coupables et qu’un souffle de patriotisme dissipe, emporte au loin. Ils n’ont pas peur parce qu’ils veulent ne pas avoir peur, ces êtres chétifs, devant les colosses qui les narguent ; parce que la peur serait leur mort comme l’insouciance et le dédain sera la mort des autres.

Insouciants et dédaigneux, les autres sur leurs rochers attendent ; ils sont braves aussi ; de plus, un large fleuve les défend, guéable en de rares points que des postes gardent, que les canons surplombants de là-haut surveillent.

Mais vers le soir ces postes sont bousculés et des ponts immenses construits dans l’eau glacée, où des hommes, héroïquement, durant la nuit, plongent et travaillent.

Toute la plaine vibre de l’activité des fourmis noires au col rouge, sorties enfin de leurs trous à la faveur de l’ombre.