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dans les champs de bataille (suite)

être sûr de ses moyens, il faut être convaincu à l’avance, quoi qu’il en soit et quoi qu’il en coûte, de réussir. Or la crainte de l’insuccès perce toujours dans les opérations russes même les plus énergiques. Alors que l’on attaque on prévoit déjà la retraite. Malheureuse disposition naturelle d’esprit du grand chef, mais entretenue, augmentée et excusée par la suite ininterrompue de revers partiels qui sont la preuve irréfutable de l’incapacité d’un trop grand nombre de ses auxiliaires. Les qualités essentielles qu’il reconnaît à ses adversaires, et dont il déplore l’absence dans ses propres rangs, lui conseillent la prudence. Il doute d’être suivi et soutenu dans les audacieuses tentatives qui, seules cependant, assureraient le succès. Il se refuse à l’idée d’une victoire éclatante parce qu’en la cherchant il redoute de consommer un irréparable désastre ; et c’est en évitant toujours et constamment ce « plus grand désastre » qu’il aboutit fatalement à cette trilogie désastreuse : Liao-yang, le Cha-ho, Moukden !