avez pas d’autres ; je les formerai sur le champ de bataille, mais au moins j’aurai de véritables soldats.
À Pétersbourg, Sakharoff, son ennemi, s’écrie, dit-on, à la réception de ce télégramme : « Kouropatkine oublie pour donner des ordres au gouvernement qu’il n’est plus ministre de la guerre. » Et le généralissime russe, au lieu des renforts sérieux qu’il réclame, reçoit encore des réservistes !
Quand, enfin, les solides contingents arrivent, Moukden est tombée. D’ailleurs si ces hommes ont la force, l’instruction, la jeunesse, ont-ils encore l’esprit de sacrifice et de patriotisme ? Ils doutent de la justice de la cause qu’ils viennent défendre. La crise de révolte qui sévit en Russie a porté atteinte à leur loyalisme et ils ramènent de là-bas des idées et des théories corruptrices et déprimantes qui germent peu à peu dans les cerveaux, se propagent, inoculent de proche en proche un venin qui empoisonne les camps.