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à travers tshushima

l’européenne dont la pèlerine trop large fait comme deux ailes flottantes qui traînent ; bottes d’Europe aussi, mais trop hautes pour les petites jambes japonaises qui s’y engouffrent. Bottines éculées et bâillantes, geta[1] de bois et geta de paille, lunettes d’or et lunettes cerclées d’acier, mousmés coquettes et mousmés très humbles, mines hâves et mines prospères, gens de bas étage et gens de plus haut ; tous, sans distinction de fortune ni de caste, se pressent, se mêlent, se confondent, s’infiltrent avec adresse dans l’interstice que chacun parvient à s’ouvrir quand même dans la cohue.

Et, chose extraordinaire et digne de remarque, dans cette ruée turbulente vers la place convoitée, ce n’est pas la lutte égoïste et brutale dont nous donnons l’exemple en pareille occurrence, nous les Occidentaux.

Pas de poings fermés ni d’épaules raidies,


  1. Chaussure japonaise, sans empeigne, maintenue par un gros cordon séparant l’orteil des autres doigts.