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de moukden à kharbine

vaient des agents prêts à certifier la légalité de leurs revendications. Les listes se faisaient naturellement d’autant plus nombreuses que la vente à cette époque chômait désastreusement. C’était là une compensation imprévue que tentèrent, même avec succès, des commerçants qui n’avaient jamais mis le pied dans les lignes !

Cette accessibilité au « pot-de-vin » chez beaucoup de Russes, pour répréhensible qu’elle nous paraisse, est explicable, j’allais dire excusable. Chez eux, le pot-de-vin, qu’ils désignent du terme plus élégant de « petit cadeau », n’excite pas, comme chez nous, la même répugnance ni le même sursaut de délicatesse effarouchée[1]. Prodigues, insouciants, volontiers épateurs et hantés de besoins coûteux, beaucoup de Russes

  1. Loin de moi la pensée d’étendre cette appréciation et les suivantes à la généralité des sujets du tsar ; ce serait une calomnie. Observons que nous sommes en Mandchourie et non en Russie, et que c’est uniquement de cette société russe un peu spéciale que je parle.