dez les causes de cette aversion, je vous les donne. Il y en a d’autres encore : la halte de la flotte de la Baltique à Madagascar et l’affaire de charbon de la baie de Kameranh.
― Encore une fausse accusation.
— Mais qui ne retentit pas moins douloureusement et cruellement dans le pays. Que votre gouvernement y soit étranger, nous en sommes certains, puisqu’il l’affirme. Mais pour le peuple, mais pour l’armée, ce fait n’en restait pas moins évident, indéniable : la flotte russe avait fait du charbon non pas dans un port anglais, non pas dans un port allemand, mais dans des eaux françaises, et c’était grâce à du charbon français que sa flotte, notre flotte, de laquelle dépendait l’issue heureuse de la lutte, serait atteinte, coulée peut-être. Le peuple alors, dans sa logique simpliste, mais impitoyable, vit en vous l’ennemi, vit en vous le Russe !
Le colonel s’échauffait en parlant, progressivement repris par cette indignation patrio-