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à travers tshushima

êtes celui que nous sentons le plus proche de nous, parce que vous êtes ouverts, accueillants et pitoyables ; parce qu’un vain préjugé de race ne vous interdit pas de témoigner de la sympathie à qui la mérite, parce qu’enfin, pour vous, nous sommes des hommes avant d’être des jaunes ! »

Des jaunes ! Cette appellation méprisante et injuste, si blessante à l’amour-propre nippon, est à coup sûr leur grief le plus amer contre l’Occident.

Cet aveu me remit en mémoire une scène assez émouvante dont j’avais été le témoin un an auparavant, pendant la guerre, chez des officiers français dont j’étais l’hôte momentané. C’était dans une garnison de Chine où les troupes de toutes les grandes nations vivent côte à côte et dans des termes de cordial voisinage.

Un colonel japonais et ses officiers désignés pour l’armée en campagne venaient faire leurs adieux aux officiers français. « Messieurs, leur dit le colonel, avant de vous