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de fusan à séoul

permettaient de contempler un chignon curieusement relevé en boule sur le sommet du crâne, d’autres enfin plus nombreux, les adolescents et les jeunes hommes, leurs cheveux lissés et séparés en deux larges bandeaux couvrant les tempes, laissaient flotter sur les épaules fines et demi-nues une longue tresse soyeuse accentuant encore leur étrange et frappante ressemblance avec des femmes.

À part quelques sampaniers, des débardeurs et des miséreux s’empressant autour du bateau dans l’espoir d’un gain probable, le demi-cercle de fantômes blancs restait figé dans la même pose accroupie et paresseuse. Les impressions s’échangeaient par un bruissement imperceptible des lèvres, les longues pipes s’élevaient lentement jusqu’à la bouche où elles semblaient vouloir rester plantées éternellement. Les gestes étaient rares, si rares qu’on eût dit d’un peuple de pierre si, par intervalles, surgissant du cercle de collines chauves enserrant la rade, un vol de pélicans aux larges ailes blanches n’était