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VERS GRAVÉS SUR UNE COUPE FORMÉE d’UN CRANE(11)

La Mort ne m’a pas fait sa proie ; Pourquoi de moi t’effrayer tant ? Je ne contiens que de la joie: Quel cerveau peut en dire autant? Boire, aimer, ce fut là ma vie. Mort, voilà qu’on m’a déterré. Bois : je crains moins ta lèvre amie Que les vers qui m’ont dévoré. Dans un festin, coupe écumante, Mieux vaut régner avec orgueil, Qu’aller dans la tombe béante Nourrir les hôtes du cercueil. Qu’on puise de l’esprit à table Dans ce vase où régna le mien! Puis, quand la cervelle est au diable, Le vin la remplace fort bien. Hâte-toi donc ! bois à plein verre ! D’autres, quand tu seras là bas, De tes os ravis à la terre Egaîront aussi leurs repas. Et pourquoi non? homme futile, Nul bien ne sort de ton cerveau : Qu’après la mort il soit utile ; C’est encore un sort assez beau. Abbave de Newstead, 1808.

NOTES DES POESIES DIVERSES DE 1807 ET 1808. 1. Harrow upon Hill. Harrow, sur la colline. 2. C’est le nom de la rivière d’où Cambridge (pont du Cam) a tiré son nom. 3. La Grête, rivière qui passe à Southwell. 4. Marie Duff. 5. Eddiestone, choriste de Cambridge. 6. Lord Byron, lors de sa première visite à Newstead, en 1798, planta un chêne dans le jardin, avec la pensée que la destinée de cet arbre serait la sienne. Étant revenu voir l’abbaye, à l’époque où lord Grey de Ruthven