Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/114

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pas davantage sur l’entrelacement ou le transport, nous les connaissons suffisamment ; mais je désire ici fermer la porte par la sécurité[1].

90. Errant sur les bords de frais ruisseaux, le jeune Juan se livrait à des pensées inénarrables ; ensuite il se perdait dans les sombres réduits où se croisent les énormes rameaux du liége. C’est là que les poètes trouvent des sujets pour leurs chants ; c’est là que nous tous nous allons les relire, et juger du mérite de nos sujets et de nos vers, à moins que, comme ceux de Wordsworth, ils ne soient inintelligibles.

91. Il continuait ainsi (Juan, et non pas Wordsworth) à s’entretenir avec sa belle ame, afin d’adoucir, sinon de surmonter entièrement les peines de son cœur. Il avait recours, autant qu’il le pouvait, à des idées qui n’offraient aucune prise aux remords, et comme Coleridge, il devenait métaphysicien avant de s’être lui-même sondé.

92. Il jetait les yeux sur lui, sur toute la terre, sur la merveille de l’homme et du firmament ; il se demandait comment tous deux avaient été créés ; il songeait aux tremblemens de terre et à la guerre, au nombre de milles qui pouvaient former la circonférence de la lune ; aux ballons, aux obstacles nombreux qui s’opposent à la connaissance exacte des cieux, et après tout cela, il revenait aux yeux de Donna Julia.

  1. C’est-à-dire : « Je désire terminer cette digression par le mot sécurité. » M. A. P. n’a pas entendu ce jeu de mots.