Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/131

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sur outrages. Était-ce pour cela que j’ai pris le nom d’épouse ! pour cela que j’ai si long-tems sans me plaindre souffert à mes côtés un époux comme Alphonso ! Mais je ne le souffrirai plus, je quitterai cette maison ; s’il y a des lois et un seul légiste en Espagne.

146. « Oui, Don Alphonso, vous n’êtes plus mon époux, si jamais toutefois vous avez mérité ce titre. Est-il digne de votre âge ? — Vous êtes à votre dixième lustre ; cinquante ou soixante ans — c’est bien la même chose. Est-il sage, est-il décent de faire de pareilles recherches pour déshonorer une femme vertueuse ? Don Alphonso ! homme ingrat, parjure, barbare ; osez-vous bien concevoir de pareils soupçons sur votre épouse ?

147. « Est-ce pour cela que j’ai dédaigné ce que l’on permet ordinairement à mon sexe ? que j’ai fait choix d’un confesseur si vieux et si lourd qu’il eût été insupportable à toute autre ? Hélas ! jamais il n’a eu l’occasion de me faire un reproche ; au contraire, il me voyait tellement inquiète de mon innocence, — qu’il a toujours douté que je fusse mariée. — Oh ! combien il sera désolé de voir comme je suis traitée !

148. « Était-ce pour cela que je n’ai pas encore choisi de cortejo[1] parmi la jeunesse de Séville ? Est-ce pour cela que j’évite la plupart des réunions, si

  1. Ce mot répond à celui de sigisbé en Italie.