Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/142

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de la profusion ; et quand elles sont épuisées, elles soupirent, laissent tomber leurs yeux languissant, répandent une larme ou deux, et nous voilà désarmés ; alors, — et alors, — et alors, — nous nous asseyons et soupons.

180. Alphonso termina son discours en implorant un pardon que Julia à demi refusait, et à demi accordait ; elle y mettait des conditions qui lui semblaient bien dures, et rejetait plusieurs petites demandes qu’il lui faisait. Tel qu’Adam à la porte de son jardin, Alphonso gémissait d’une pénitence trop rigoureuse. Il la conjurait de ne pas le refuser plus long-tems, quand il trébucha sur une paire de souliers.

181. Une paire de souliers ! — Quoi donc ? Peu de chose s’ils semblent aller au pied de madame, mais sans douleur je ne puis le dire, la forme en était masculine. Les voir et les prendre fut l’affaire d’un moment. — Ah ! grand Dieu ! mes dents commencent à se heurter, mes veines frissonnent. — D’abord Alphonso examine bien leur tournure, puis sa passion prend un tout autre caractère.

182. Il quitte la chambre pour aller ressaisir son épée, et sur-le-champ Julia se précipite dans le cabinet. « Fuis, Juan, fuis ! — Au nom du ciel. — « Pas un mot. — La porte est ouverte. — Tu peux disparaître par le passage que tu as parcouru tant de fois. — Voici la clef du jardin. — Fuis. — Fuis. — Adieu ! vite, vite ! J’entends Alphonso