Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/228

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de gloire ; le mari la regardera comme une faiblesse ridicule.

7. Les hommes finissent par rougir d’être si fortement épris. Il en est aussi (mais l’exemple en est rare) dont l’amour s’affaiblit, et que la force abandonne. On ne peut toujours admirer la même chose, et pourtant il est bien entendu « de convention expresse » que les deux époux seront unis jusqu’au décès de l’un d’entre eux. Désolante pensée ! perdre l’épouse qui embellissait nos jours, et faire en outre pour tous nos gens la dépense d’un deuil !

8. Au fait, il y a dans les détails domestiques quelque chose qui forme l’antithèse parfaite de l’amour. Les romans peignent sous toutes leurs formes le tems des soupirs de leurs personnages, mais ils offrent en buste le mariage qui les termine. Nul ne s’attendrirait au récit des soucis matrimoniaux, et il n’y a rien de bien audacieux dans les demandes conjugales. Croyez-vous que Pétrarque eût fait des sonnets toute sa vie, si Laure avait été sa femme ?

9. Toutes les tragédies finissent par une mort, et toutes les comédies par un mariage : les auteurs, dans l’un et l’autre cas, abandonnent le surplus à la foi des spectateurs, dans la crainte que leurs descriptions ne donnent une fausse idée, ou ne restent au-dessous de ces deux mondes nouveaux ; et quand ils ont mis l’un et l’autre héros entre les mains d’un prêtre, ils se gardent bien d’ajouter un mot relatif à la mort ou à la dame.