Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/232

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d’animaux ; il prit aussi un chien terrier qui jadis avait appartenu à un Anglais ; mais celui-ci, étant mort sur la côte d’Ithaque, les paysans avaient pris soin de la pitance de la pauvre bête. Afin de les assurer contre les flots qui ballottaient le bâtiment, il enferma le tout dans une énorme cage d’osier.

19. Ayant ainsi mis ordre à ses affaires maritimes, et son vaisseau ayant besoin de quelques réparations, il envoya çà et là quelques simples croisières, et dirigea sa course vers les lieux où sa charmante fille continuait à remplir tous les devoirs de l’hospitalité. Mais comme l’abord rude et garni de rescifs de la côte sur laquelle elle se tenait était dangereux à plusieurs milles de distance, il avait placé son havre sur le côté opposé de l’île.

20. Il gagna sans délai le rivage, n’ayant rencontré aucun lieu d’octrois ni de quarantaine où il fût obligé d’indiquer les lieux qu’il avait parcourus et le tems qu’il y avait employé. Il fit le lendemain démanteler son vaisseau, avec ordre à ses gens de le radouber aussitôt. On se hâta donc de jeter à toutes mains, sur la rive, les marchandises, les ballots, les munitions et les caisses d’argent.

21. Quand il eut atteint le sommet d’une montagne d’où l’on apercevait les blanches murailles de sa maison, il s’arrêta. — Combien d’étranges émotions remplissent l’ame de ceux qui se sont laissés aller à voyager ! Combien de doutes inquiétans sur le bon ou mauvais état de leur intérieur ! — Quels