Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/255

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Aux chants de leur antique muse
Vos fils restent silencieux :
Et quand l’univers les admire,
Seuls, ils n’osent plus les redire !

III.

Marathon domine les mers
Et s’étend au bas des montagnes.
Hier, rêvant dans ces campagnes,
J’oubliais nos cruels revers ;
Car, foulant aux pieds tant de braves,
Je ne pouvais nous croire esclaves.

IV.

Un roi s’assit sur les rochers
D’où l’on aperçoit Salamine :
Là, méditant notre ruine,
Il suivait ses flots de guerriers ;
Il les comptait avant l’aurore,
Et le soir étaient-ils encore ?

V.

Où sont-ils, où toi-même es-tu,
O ma déplorable patrie ?
Pour te rappeler à la vie
Mes accens n’ont pas de vertu.
Oh ! pourquoi la lyre d’Alcée
Dans mes mains est-elle tombée ?

VI.

Au moins, si j’ai perdu l’honneur
Et si je suis dans l’esclavage,
Je sens courir sur mon visage
Une généreuse rougeur ;
Au moins je pleure sur la Grèce
Quand un lâche tyran l’oppresse.

VII.

Mais sur notre honte et nos maux
Ne faut-il verser que des larmes ?
Sparte autrefois courait aux armes :
O terre ! rends-nous ses héros !