Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/263

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nains, danseuses, tout était retiré. Les récits de l’Arabe, les chants du poète, les derniers accens du plaisir, tout venait d’expirer. — La dame et son amant, laissés seuls, contemplaient les flocons rosés de nuages qui accompagnaient le crépuscule. — Je te salue, Marie ! sur la terre et sur les mers, la plus céleste heure du jour est la plus digne de toi !

102. Ave Maria ! Ah ! bénie soit cette heure ! bénis le tems, le climat, et le lieu où j’ai vu si souvent avec délice tomber sur la terre ce doux, ce ravissant moment ! tandis que se balançait la lourde cloche dans une tour éloignée, et que les derniers accens de l’hymne du soir se faisaient entendre ; quand le plus léger souffle ne traversait pas les airs embaumés, et que les feuilles de la forêt semblaient elles-mêmes partager le recueillement universel.

103. Ave Maria, c’est l’heure de la prière ! Ave Maria, c’est l’heure de l’amour ! Ave Maria, est-ce bien toi que nos esprits contemplent auprès de ton fils ? Ave Maria, que ta figure est belle ! quel charme dans tes yeux baissés au-dessous de la toute-puissante colombe ! — Oui, bien que ce soit devant une peinture que mes genoux fléchissent, — ce tableau n’est pas une idole, c’est une seconde elle-même.

104. Quelques casuistes trop tendres ont bien voulu dire, dans une publication anonyme, — que je n’avais pas de dévotion : mais que l’on mette ces personnes en prières à côté de moi, et l’on pourra décider qui de nous connaît mieux le droit chemin