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Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/92

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16. Enfin, c’était un système ambulant, — les Nouvelles de miss Edgeworth, ou les livres sur l’éducation de mistress Trimmer, échappés de leur reliure : ou bien, « la femme de Celebs[1] » partie à la recherche des amans. C’était la morale pour la première fois personnifiée, et chez laquelle l’envie n’aurait pu découvrir une seule paille. Les autres pouvaient se partager les défauts féminins ; pour elle, elle n’en avait pas un seul, — le pire de tous.

17. Oh ! elle était parfaite, au-dessus de tout parallèle, — de toute comparaison, avec la plus sainte des femmes de ce tems. Elle prévalait tellement sur les puissances de l’enfer que son ange-gardien s’était dispensé de la surveiller. Même ses plus légers mouvemens étaient aussi réguliers que celui des meilleures montres de Harrison. Rien sur la terre ne pouvait la surpasser en vertus, excepté, « ô Macassar, ton huile incomparable[2] !!! »

18. Elle était parfaite : mais comme la perfection est insipide dans ce monde corrompu, dans lequel nos grands parens n’apprirent à se caresser qu’après avoir été exilés de leurs premiers bosquets, où tout était paix, innocence et bénédiction (j’admire ce qu’ils faisaient pendant douze heures), Don José, en digne enfant d’Ève, allait souvent ravir çà et là différens fruits sans la permission de sa femme.

  1. Titre d’un roman moral de Miss Anna More.
  2. Voyez la Notice qui accompagne ordinairement la bouteille de l’huile incomparable de Macassar. (Note de Byron.)