Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LE VAMPIRE.

arrivée, maintenant arraché du cercle dont il faisait l’ornement, maudissant, dans la solitude d’un cachot, son destin qui l’avait mis à portée de l’influence pernicieuse de ce mauvais génie ; tandis que le père, désolé et l’œil hagard, pleurait assis au milieu de ses enfants affamés, sans avoir conservé, de son immense fortune, une seule obole pour apaiser leurs besoins dévorants. Lord Ruthven cependant ne sortait pas finalement plus riche des tables de jeu, mais perdait immédiatement, contre le destructeur de la fortune d’un grand nombre de malheureux, la dernière pièce d’argent qu’il venait d’arracher à l’inexpérience, ce qui ne pouvait provenir que de ce qu’il possédait un certain degré d’habileté incapable toutefois de lutter contre l’astuce des escrocs expérimentés. Aubrey souvent fut sur le point de faire là-dessus des représentations à son ami, et de le prier en grâce de renoncer à l’exercice d’une charité et d’un passe-temps qui tournaient à la ruine de tous sans lui être du moindre avantage à lui-même : mais il différait de jour en jour ses repré-