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LE VAMPIRE.

Aubrey se décida à entreprendre une petite excursion qui devait l’occuper plusieurs heures : lorsque ses hôtes l’entendirent désigner l’endroit, d’un commun accord ils se hâtèrent de le supplier de revenir à Athènes avant la nuit tombante ; car il devait, lui dirent-ils, traverser nécessairement un bois où nul Grec ne se hasarderait à entrer, pour aucune considération au monde, après le coucher du soleil. Ils le lui dépeignirent comme le repaire des Vampires dans leurs orgies nocturnes, et le menacèrent des malheurs les plus épouvantables, s’il osait troubler, par son passage, ces monstres dans leur cruelle fête. Aubrey traita légèrement leurs représentations, et essaya même de leur faire sentir toute l’absurdité de pareilles idées ; mais pourtant, quand il les vit tressaillir de terreur à son audacieux mépris d’un pouvoir infernal et irrésistible, dont le nom seul suffisait pour les faire frissonner, il se tut.

Le lendemain matin Aubrey se mit en route sans suite ; à son départ, il observa avec peine et surprise l’air mélancolique de