Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LE VAMPIRE.

tête, le tira de sa rêverie ; et, par un effort de courage, il franchit le seuil de la hutte. Il se trouva dans la plus profonde obscurité ; le bruit qui se prolongeait lui servit pourtant de guide ; personne ne répondait à son appel réitéré. Tout à coup il heurta quelqu’un qu’il arrêta sans balancer ; quand une voix horrible fit entendre ces mots : Encore troublé … auxquelles succéda un éclat de rire affreux ; et Aubrey se sentit saisi avec une vigueur qui lui parut surnaturelle. Décidé à vendre chèrement son existence, il lutta, mais en vain : ses pieds perdirent, en un instant, le sol ; et, enlevé par une force irrésistible, il se vit précipiter contre la terre, qu’il mesura de tout son corps. Son ennemi se jeta sur lui ; et, s’agenouillant sur sa poitrine, portait déjà ses mains à sa gorge, quand la réverbération d’un grand nombre de torches, pénétrant dans la hutte par une ouverture destinée à l’éclairer pendant le jour, vint troubler le monstre dans son épouvantable orgie ; il se hâta de se relever, et, laissant là sa proie, s’élança hors de la porte : le bruit qu’il fît en s’ouvrant