Page:Byvanck - Un Hollandais à Paris en 1891, 1892.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gène qui fut, vivant, la plus amusante des œuvres d’art.

Pendant son séjour à Paris, M. Byvanck semble avoir eu constamment cette bonne fortune qui favorise les compères de revues et les fait se trouver à propos aux spectacles les plus intéressants. A peine le docte Hollandais a-t-il fait quelques pas sur le boulevard des Italiens, qu’il y rencontre Catulle Mendès. Et le poète aussitôt se répand en propos ingénieux, et, comme Alcibiade avec les joueuses de flûtes, anime le banquet des lettres par des discours subtils et savants sur les lois du rythme et sur les troubles de la chair ! M. Byvanck s’assied-il à la table d’un café, Paul Verlaine y prend place auprès de lui, si las, si mystérieux et l’œil plein de telles lueurs, qu’il semble revenir de contrées où nul autre n’est allé.

Et si, vers minuit, remontant le boulevard Saint-Michel et laissant derrière lui le palais ruiné du pieux empereur Julien, il s’achemine vers un café très nocturne, il ne manquera pas d’y rencontrer Jean Moréas, tranquille et superbe, et de recueillir les paroles lapidaires du poète pindarique. Manifeste éloquent, auquel il convient d’ajouter les illustrations ardentes de Charles Maurras, si l’on veut connaître toute l’esthétique de la