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docteur edgar bérillon

Elle est la conséquence de la polyphagie et est en rapport, non seulement avec la quantité, mais avec la qualité des aliments absorbés. Elle se traduit par une excrétion exagérée des matières fécales. Le besoin fréquent de défécation qui en est la conséquence est la source, dans le domaine mental, d’aberrations se rapportant à la satisfaction de ce besoin.

La polychésie, par sa fréquence et sa constance, peut être considérée comme une des particularités les plus marquées de la race allemande.

Dans le passé, l’ironie des peuples avait trouvé ample matière à s’exercer aux dépens de nos ennemis. Déjà du temps de Louis XIV, on disait que, par le seul aspect de l’énormité des excréments, le voyageur pouvait savoir s’il avait franchi les limites du Bas-Rhin et si son pied foulait le sol du Palatinat[1].

Le grave Leibnitz, faisant le récit des festins pantagruéliques donnés à l’occasion du carnaval de 1702, à la Cour de Hanovre, mentionne ce détail qui se rapporte aux habitudes d’un personnage du plus haut rang :


D’ailleurs, un pot de chambre de grandeur énorme, où il aurait pu se noyer la nuit, le suivait partout.


Depuis lors, la polychésie des Allemands n’a pas varié. Une vieille plaisanterie alsacienne consiste à poser la question suivante : « Savez-vous pourquoi, lorsque trois Allemands sont réunis, il n’y en a jamais que deux de présents ? » Les initiés répondent : « C’est parce que sur les trois, il y en a toujours un aux cabinets. »

C’est un fait bien connu qu’en Allemagne, par le fait de la polychésie, les water-closets, dans tous les endroits publics et privés, sont constamment assiégés.

L’hyperchésie allemande constituait un champ d’études si particulier, que son étude a suscité en Allemagne les émulations les plus ardentes. Aux laboratoires de scatologie ont été annexés des musées stercoraires dans lesquels sont exposés de nombreux modèles en cire, en pâte, de la plus rigoureuse exactitude. Comme le faisait justement remarquer, dans un congrès international, un des maîtres les plus éminents de la scatologie allemande, un tel degré de perfection ne saurait être atteint sans l’intervention d’un nombre respectable de collaborateurs : le photographe, le dessinateur, le mouleur, qu’il ne faut pas confondre avec le procréateur initial, le peintre-coloriste, et enfin le clinicien qui définit, compare et interprète. Les modèles sont naturellement déposés et brevetés, afin d’éviter les contrefaçons. À la place d’honneur, dans ce musée d’un goût spécial, figure la selle allemande normale, afin que les élèves puissent se familiariser avec son apparence.

La présence des troupes allemandes sur notre territoire a eu pour effet de nous rappeler cette hypertrophie de la fonction intestinale chez les

  1. Bérillon : La polychésie de la race allemande. Broch. in-8, 20 pages. Maloine, Paris, 1915.