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Action Internationale

pour

le Service Civil et l’Entr’aide


M.

L’action poursuivie aujourd’hui dans plusieurs pays pour la création d’un service civil, suivant le principe adopté déjà en Danemark, Suède, Norvège et Hollande (voir documents ci-joints)[1], a mis en évidence les avantages qu’il y aurait à établir entre les groupes de différentes nationalités s’intéressant à cette question une collaboration aussi étroite que possible.

Un mouvement international en faveur du service civil stimulerait l’intérêt public et l’action gouvernementale dans chaque pays, en renseignant exactement l’opinion sur les mesures prises dans les pays étrangers et dissiperait les craintes de ceux qui redoutent que le développement de ce service ne désarme leur pays plus rapidement que les autres. Il aurait un but plus élevé encore : celui de préparer l’utilisation du service civil, non seulement à l’intérieur des frontières nationales, mais au dehors aussi, comme service d’entr’aide internationale.

Cette extension serait d’une grande importance, car seule elle permettrait au service civil d’assurer la défense de chaque nation — et de toutes les nations — suivant un nouveau principe, en substituant graduellement à la menace et à la préparation de l’action défensive meurtrière, l’effet préventif, plus sûr et plus heureux, d’une bonne volonté générale entre les peuples.

Notre désir de voir naître cette organisation s’accorde avec les grandes lignes d’un projet présenté récemment à la onzième Conférence Internationale de la Croix-Rouge par le sénateur Giovanni Ciraolo, président

  1. Citons également la loi russe qui autorise actuellement les tribunaux à libérer les réfractaires pour motifs de conscience contre certaines prestations civiles fixées par le tribunal dans chaque cas, le service alternatif qui a fonctionné pendant la guerre en Angleterre et en Amérique et, dans un domaine voisin, le service du travail créé récemment par la Bulgarie et le Pérou.

    Ces mesures législatives semblent parfois calculées ou appliquées en vue d’étouffer la protestation radicale des réfractaires contre la préparation de la guerre. Elles ne seront satisfaisantes qu’en permettant loyalement à ces hommes d’entreprendre un travail constructif pour la communauté et pour la paix.