Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/127

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dans les limites de notre budget, la terre et l’eau nécessaires pour la construction des maisons en adobé. C’est le problème avec lequel nous avons à lutter et qui nous fait aujourd’hui considérer comme heureuse la circonstance, d’abord déplorée, du nombre relativement petit des paysans décidés dès maintenant à déménager et à reconstruire.

Ce travail est étrange. Parfois il a toute l’incohérence du travail d’une fourmilière, mais il a aussi le même dynamisme interne : la vie, qui — j’en suis presque surpris moi-même — me remplit d’une confiance et d’un optimisme égaux à ceux de Phanindra, l’optimiste impénitent, ignorant les obstacles. « Somehow, nous nous tirerons de cette affaire. »

Aidez-nous tous !

Votre bien affectionné
Pierre Ceresole.




Sonathi, dimanche 5 mai 1935.

Dans ma dernière lettre du 25 avril, j’annonçais notre départ pour le 8 juin. Révisant la situation, et forcés de constater que nous ne pouvons plus, par la chaleur actuelle, livrer un travail sérieux, — guère plus « à l’intérieur » que sur le chantier —, nous avons décidé de presser un peu les choses et de nous mettre en route le 23 mai, de Bombay, à bord du « Conte Rosso » du Lloyd Triestino, arrivant à Venise le 3 juin. Nous gagnons ainsi dix-huit jours. Nous sommes d’ailleurs, tous les trois, Schenker, Joe et moi, en excellente santé, seulement réduits à l’état où l’on ne peut plus guère faire autre chose, dès 9 heures du matin, que