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vivre sa vérité 1909–1912

l’impression que la machine s’enfonce comme un bélier dans le sein de l’océan… on serre les dents, on voudrait entrer plus profond, à fond, dans cette masse résistante. Toute la machine se relève, repart, oscille en arrière en roulant sur le côté, mouvement hélicoïdal qui impressionne le système nerveux. Gémissements.

Me voilà dans le canal, entre Oahu et Mani : nuit superbe, l’étoile polaire brille souriante si loin de nous, qui a vu tant de naufrages. Je suis fatigué, tout s’efface, s’alourdit dans ma tête. La mer qui roule ; l’océan immense, la grandeur éternelle, l’océan qui vous soulève, qui vous roule sur le sommet et dans l’abîme… Puissance, harmonie prodigieuse.

eeiDieu veut des hommes forts. Il se fiche pas mal des mazettes. Hardi, les mazettes !
eeiLa prière sincère, c’est de retourner avec sincérité et détente à son travail.
eeiLe char embourbé près du haut de la pente ; beau de voir des hommes s’évertuer, apporter des planches, tirer le véhicule du pétrin. Faire ça !
eeiVous ne pouvez vous tirer du pétrin que par la grâce de Dieu.
eeiJe consens absolument, de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma pensée, et sans amertume, à être repoussé dans le coin, si telle est la loi.
eeiLes uns ont la pensée organisée comme la machine d’un transatlantique, par chaudière, tiges, pistons, manivelles ; le tout poussant toujours la même hélice et faisant avancer le bateau à toute vitesse vers un but donné.

D’autres ont un esprit semblable aux voiles qui sont sur les vaisseaux, attrapant les courants d’air voulus, marchant