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vivre sa vérité 1912–1914

de savant à lunettes qui vienne avec sa loupe et sa boîte verte les mettre dans ses papiers ? Pas d’école du dimanche en promenade qui vienne en faire des bouquets et répandre des papiers d’étain, des écorces d’oranges et de vieilles boîtes de sardines à leurs pieds ? Utilité ! Éternel. — Vous vous faites une singulière illusion ; l’Éternel ne vous a pas donné ça du tout pour faire des bouquets. Vous deviez regarder en tremblant et vous éloigner sur la pointe des pieds pour ne pas troubler la majesté charmante de ces objets qui chantent l’hymne éternel.

eeiSi vous êtes malade, et bête, et triste, eh bien, réjouissez-vous de la santé, de l’intelligence, de la gaieté des autres. Il y a toujours une masse énorme de santé, d’intelligence, de gaieté, de génie dans le monde. Et vous êtes bien, bien misérable, si vous ne possédez que ce qui a été donné à votre individu seul !
eeiQuand le monde entier serait d’un côté, avec les plus riches, les plus beaux, les plus intelligents, les meilleurs…, et de l’autre un seul paria, le plus misérable de tous ; et que le monde déclare au paria : « Tu ne nous appartiens plus, nous sommes différents de toi », l’Éternel est avec Judas, et le monde, par sa déclaration, est enfermé dans un cercle qui est l’enfer : en proclamant la division irréductible, ils ont nié l’éternel.
eeiÀ propos d’une cérémonie religieuse dans un temple bouddhiste, à Kioto. — Étrange être éternel qui partout, quand la doctrine se décompose et se complique, la fait fleurir de la même façon en une douce et incompréhensible beauté ! La messe, l’hymne bouddhique sont tellement semblables comme caractère général, qu’un protestant (qui ne peut juger l’une et l’autre que de l’extérieur) n’aperçoit, au premier abord, aucune distinction essentielle. La statue de la vierge près de