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pierre cérésole

eeiOgi. Cerisiers sur la ligne bleue de l’Océan, sous la ligne bleue du ciel. Soleil d’or dans la verdure foncée. Sourire d’argent des cerisiers. Temple solitaire.

Les dieux sont morts : la beauté reste. L’éternel est sauvé.

Cerisiers d’argent, cerisiers d’argent, branche folle qui lance ses étoiles blanches à travers la verdure sombre et sérieuse des arbres solennels…

Une lanterne d’étoffe se balance au souffle du vent ; les coolies pleins de saké sont partis ; le feu s’est éteint. Solitude ; l’Esprit se réjouit d’être seul.

Laisser l’éternel seul se réjouir d’être beau. Il n’a pas besoin de nous. De là, calme immense pour le servir, l’aimer.

…Maintenant, la lune orangée émerge de la brume au-dessus des pins.

eeiL’eau de l’égoût, elle aussi, fait une gentille musique, et sa part de l’harmonie universelle.
eeiCes bons types allemands ; ce sont des individualités acharnées, tourmentées par l’angoisse de ne pas pouvoir sortir d’eux-mêmes, et tourmentant les autres comme tous ceux qui sont tourmentés inconsciemment.
eeiJe suis porté à cette distance formidable par l’énergie, la mâchoire serrée, de tous les ouvriers qui ont planté des rails dans les déserts, de tous les ouvriers qui ont forgé des machines, assemblé des coques de navires, de tous les ingénieurs qui les ont dirigés, de tous les chercheurs qui ont trouvé les grands secrets de la physique. À cette armée immense, je dois la conquête aisée de cette immense étendue, qui se poursuit sans relâche pendant des semaines, mètre par mètre, à une vitesse qui tuerait, exaspérerait, anéantirait tous les poumons d’hommes ; cette vitesse, obtenue sans trêve, sans merci, c’est l’extrait, le concentré d’efforts de tous ces hommes ; ils vivent puissamment, tous ces hommes qui sont morts. Leur effort triomphe.