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pierre cérésole

père, espérant que les événements actuels suffiront sans autre commentaire à expliquer le motif de cette restitution.

Je crois que les enseignements du Christ, tels que l’État les fait encore prêcher aujourd’hui dans des centaines d’églises, sont supérieurs aux conseils de la politique réaliste et du bon sens commercial et, à la longue, plus pratiques aussi. Veuillez faire de cet argent l’usage qui vous paraîtra le plus conforme à l’esprit dans lequel ces lignes sont écrites ; peut-être vaudrait-il mieux attendre quelques années encore avant de prendre une décision à cet égard.

(Annexe : 48 actions Nestlé, etc.)

eeiSeul sur une route difficile que je ne connais pas, avec un nombre incalculable de trous et d’obstacles ; personne dans cette contrée ; ils sont tous à cent lieues.

Au Japon, quand je voyais les gens qui passaient, je me disais : ce sont des étrangers, des Japonais ; naturellement, nous ne nous comprenons pas. Maintenant ici, en Suisse, il n’y a plus cette excuse. La vraie solitude est ici.

eeiComme l’air est rempli d’âme, d’Esprit, là-bas ! S’enfuir là-bas en esprit — où les laideurs, je ne pouvais les voir, je ne pouvais les comprendre — quand l’air est irrespirable ici.
eeiÊtre loin de cette méchante et vaniteuse Europe, près d’une vieille pagode en ruines !
eeiLe philistin, c’est l’homme qui, où que ce soit et comme que ce soit, prend les choses au sérieux, et met les choses, les objets, les actes matériels, au-dessus de l’âme qu’elles manifestent (toujours médiocrement) ; l’homme qui préfère deux millions à la poésie d’une feuille qui s’en va au vent. Philistin et païen, c’est la même chose. (Beaucoup de missionnaires américains au Japon sont philistins et païens ; la plupart des Japonais du peuple ne le sont pas.)