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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/127

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vers la croisée, du côté du Doubs. Le ciel s’était éclairci, on distinguait nettement la rive française. Ayant ensuite ouvert la fenêtre, il contempla un instant les vagues écumantes roulant avec furie les unes après les autres. Puis, son regard se porta au-dessus de sa tête. Deux poutres saillaient de la paroi. Une idée folle, tout à coup, enflamma son cerveau. Il s’avança, atteignit l’une des poutres et se hissa dessus d’un vigoureux effort de reins. De là, il touchait maintenant à la fenêtre de la chambre d’Yvonnette. Il frappa une fois, deux fois, puis trois contre les vitres rondes cerclées-de plomb. D’abord, il ne perçut aucun bruit ; à la fin, la jeune fille, curieuse mais non pas inquiète, montra sa tête nimbée de cheveux d’or. À la vue d’un homme, elle recula cependant, en poussant un léger cri. Mais déjà Maurice l’appelait :

— Yvonnette ! Yvonnette !

Elle revint, avec une certaine hésitation. Ayant toutefois reconnu son grand ami, sa peur se changea en une véritable joie.

— Vous ! dit-elle. C’est vous !

— Oui, c’est moi, Maurice.

— Et comment êtes-vous ici ?

En quelques mots, il lui expliqua sa pré-