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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/161

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alors un regard aux alentours et, dans la première clarté de l’aube, il reconnut l’endroit.

Vers le sud, à deux ou trois cents mètres, la ferme chez les Villemin, dont le propriétaire leur était très dévoué. Maurice n’avait pas eu l’intention, ce jour-là, de s’y arrêter ; néanmoins, il supposa, et c’était le cas, que Emile Brossard et la troupe allaient s’y réfugier pour attendre son retour ou l’issue de la rencontre. Au nord, la maison des Logerot, habitée par un vieux paysan original, avec lequel les contrebandiers n’avaient jamais de rapports. À peu près certain que ses compagnons ne couraient plus aucun danger, Maurice ne songea qu’à se tirer d’embarras. Malheureusement, les douaniers n’avaient pas l’air de vouloir partir. On eût dit qu’ils sentaient « leur proie » à quelques pas.

Il y avait bien un moyen de sortir de cette impasse. C’était de se diriger sur la ferme de Pierre Logerot et de lui demander l’hospitalité. Mais la démarche était hasardeuse, le paysan pouvait le dénoncer ou, à tout le moins, refuser de lui ouvrir.

Toutefois, quand il s’agit de sauver sa liberté, on saisit la première occasion par les cheveux. Et ce qui décida Maurice, c’est que