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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/219

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as vu les contrebandiers ? Est-ce que Maurice t’a parlé de moi ?

À cette question, qui remua comme avec un fer rouge au fond du cœur d’Ali tout un mauvais ferment de jalousie, le jeune homme resta interdit, sans un mot, devant la naïveté d’Yvonnette.

Cependant, il répondit :

— Pourquoi me demandes-tu cela ?

— Mais, n’a-t-il pas été là, cette nuit ?

— Sans doute. Et tu crois qu’il s’occupe de toi ?

— Oui ! Il me le dit souvent.

— Ah ! vous vous voyez donc ?

Yvonnette, se souvenant du conseil de son ami, hésita une seconde. Puis :

— Mais, fit-elle, tu étais avec nous, le jour de notre promenade au Bief d’Etoz.

— Oui, et si j’avais su ce qui se passerait, c’est moi qui aurais refusé de vous y conduire.

— Pourquoi ?

Ali, à cette nouvelle question, vit qu’il n’avançait pas. Il résolut de frapper un grand coup.

— Yvonnette, dit-il enfin, en prenant place à côté d’elle, il est temps que je te révèle un