— Les parents ont parlé.
— Et tu ne m’en as rien dit ?
— Tu étais chez nous, je te voyais, j’étais content.
— Et pour quelle raison me l’apprends-tu maintenant ?
— Tu ne devines pas ? C’est bien simple, pourtant. Comme tu n’étais pas ma sœur, je t’ai aimée dés que j’ai vu que tu es belle. Il n’y en a pas d.’aussi jolie que toi dans tous les environs, ni dans la vallée, ni sur la montagne. Et je t’aime tant ! Veux-tu m’aimer, Yvonnette ?
Elle rougissait. La figure de Maurice lui apparut, souriant au milieu des idées que la confidence d’Ali venait de faire naître dans son esprit. Oh ! non, elle n’aimait pas celui qui était près d’elle comme elle aimait l’autre, son premier grand ami.
— Tu ne réponds pas, insista le fils Gaudat, qui avait déjà de l’inquiétude dans la voix.
— Que faut-il que je te dise ? Pour moi, tu es mon frère.
— Cela n’est pas, non, je ne le suis point ! s’écria le jeune homme…
— J’en serais toute triste, si tu ne veux plus l’être.