Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 52 —

métier d’horloger, qui n’est bon qu’à vous rendre tout perclus de vos membres.

— Puisque vous paraissez me porter intérêt…

— Ah ! ça, crois-le bien ; s’il n’en était pas ainsi, je ne serais pas venu te trouver.

— Eh bien ! en premier lieu, et ne fût-ce que pour obéir à un dernier vœu de ma mère, j’ai résolu d’aller jusqu’à Vercel, en Franche-Comté, consulter le notaire de notre famille sur la vente de nos anciennes propriétés. Par la même occasion, j’essaierai encore de recueillir l’un ou l’autre renseignement sur la disparition de mon père. J’avais songé, il y a deux ou trois ans, à m’engager comme soldat ; mais, à présent que la paix est faite et paraît vouloir durer, je n’aurais plus aucune chance de parvenir. Je suis d’ailleurs sans protection, ne sachant même pas à qui m’adresser.

— Après ?

— Mais, c’est tout !

— Oh ! non pas ! Si le domaine des de Laroche a été morcelé et vendu aux enchères, comme biens de la nation, ce que je crois sans peine, car le paysan avait faim, que comptes-tu faire ?