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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/85

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droits sûrs où nous puissions déposer nos marchandises.

— Et ça ne tardera pas ?

— Non ! Sous peu, on va jouer la première danse.

— Et comment vous appelez-vous ? questionna brusquement le vieux, qui paraissait avoir des doutes.

— Maurice Beuret. Mes parents, jadis, tenaient une ferme du côté du nord. Ils sont morts à présent.

— Ah ! fit Jean Gaudat, sans insister davantange.

Mais Maurice reprit :

— Et nous comptons sur vous pour nous aider à traverser la rivière. Vous savez que le Doubs est maintenant la limite entre la France et la Suisse. Comme ces parages sont peu connus, les douaniers n’y viendront pas nous attendre. C’est vous d’ailleurs qui en aurez tout le gain. Nos hommes laisseront chez vous une bonne partie de leurs salaires contre le vin que vous leur donnerez. Ayez donc, ainsi que je vous le disais tout à l’heure, ayez donc votre cave bien garnie. Plus tard, vous me remercierez de la fortune que je vous aurai fait gagner.