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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/92

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environ six jours après son départ. Sa détermination était prise : il acceptait l’offre de M. Viennot et allait aussitôt se mettre à la tête des contrebandiers. De cette façon, il aurait souvent l’occasion de voir Yvonnette, de lui parler et de lui faire sans doute partager le sentiment encore vague qu’il éprouvait déjà pour elle. Il ne cessait de penser à l’aimable enfant, et plus il y pensait, plus aussi la première émotion s’accentuait.

Toute sa tâche, d’ailleurs, n’était pas finie. Il y avait toujours la disparition de son père qui restait comme un point d’interrogation posé devant ses regards. Qui sait ? Peut-être que, dans ses courses à travers le pays, il finirait par découvrir une trace quelconque, un fil d’Ariane qui le mettrait en présence des meurtriers du comte. Car le doute n’était plus possible : son père était mort, il avait été assassiné. Ah ! s’il pouvait les tenir une fois sous ses yeux, les auteurs de ce crime abominable, comme Maurice aurait plaisir à venger sur eux toute la lamentable misère de sa famille !

C’est animé de ces dispositions qu’il reparut sur le bord du Doubs, après avoir descendu les Echelles. La première, Yvonnette