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le forgeron de thalheim

— Mais, je le crois bien. Nous accompagnez-vous ?

— Hum ! je suis vieille !

— Non, pas cela ! Je veux que vous veniez, ma mère également. Et toi aussi, mon petit père.

— Mon petit père ! Ces enfants, quand ils désirent quelque chose ! Eh bien, j’irai ! La fête n’arrive qu’une fois chaque année.

Ainsi parla le tuilier.

Les ouvriers quittaient la table. La mère de Suzanne, après avoir donné ses ordres à la servante, alla faire un bout de toilette. La veuve Feller la suivit. Quant à Joseph Teppen, il accompagna ses tuiliers devant la maison. De sorte que Robert et Suzanne, pour la première fois en ce jour, se trouvèrent seuls. Quoi se dire qu’ils ne sussent déjà ? Et, cependant, il manquait quelque chose à leur bonheur, car ni l’un ni l’autre n’avaient murmuré aucun aveu. Le jeune homme, calme malgré l’émotion qui le dominait, saisit vivement une des mains de la jeune fille qui, à ce contact, tressaillit : elle leva les yeux, leurs regards se rencontrèrent et ces deux noms, dont l’accent trahissait une émo-