Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
le forgeron de thalheim

longue barbe blonde amoureusement peignée ; à son bras était Georgette Schweizerl, en simple toilette, mais qui ne manquait ni de goût, ni d’originalité. Ses beaux cheveux aux reflets bleuâtres, tombaient sur ses épaules en deux tresses que terminaient un nœud de ruban rose. Elle portait une robe noire qui serrait sa taille élégante.

La danse commença, les paires s’allongèrent et un tournoiement léger suivit les ondulations de la valse. Robert, heureux de presser dans ses bras sa chère Suzanne, ne pensait plus à rien qu’au bonheur de posséder un jour l’être qu’il aimait tant. Si cette destinée devait lui échoir, il serait pour Suzanne le mari le plus dévoué qu’il fût possible d’imaginer. Quand la première fois, il avait écouté son cœur, il n’avait pas songé à la fortune du tuilier. Qu’en aurait-il fait ? Il avait un bon état, quelques économies ; avec du courage, de la santé, son existence pouvait s’écouler tranquille, comme celle de ces fleurs qui, épanouies dans un vallon abrité, ne laissent tomber leurs pétales odorantes qu’au jour fixé pour leur mort.

— Oserais-je vous demander la suivante ?