circulaire, il s’assura rapidement que personne n’était dans les environs ; puis il s’avança d’un pas hâtif et aborda la jeune fille avec ces mots :
— Suzanne, quel bonheur pour moi de vous revoir !
Suzanne, elle aussi, épia les alentours. Elle ne vit aucun importun.
— Robert, je suis comme vous : C’est un vrai plaisir pour moi. Mais vous êtes pâle ; seriez-vous malade ?
— Malade ? non, pas justement ! mais je souffre de ne pas entendre votre voix, de ne pouvoir plus lire dans vos yeux l’affection que vous m’avez avouée. Suzel, ma chère Suzel, m’aimez-vous toujours ?
— Oui, Robert. Vous avez ma parole. Je vous l’ai donnée avec joie ; jamais je ne la briserai !
— Merci, ma Suzanne ! Mais, qu’a donc votre père ? Il semble m’éviter ; depuis la fête, il ne m’a pas adressé un mot et le bruit court que cet étranger, Otto Stramm, vient souvent chez vous.
— Mon père ?… Je ne sais vraiment ce qui peut l’avoir changé à ce point. Il ne devrait pas oublier cependant le service que vous