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le forgeron de thalheim

mêmes désirs qu’en moi, ne vous prononcez pas ; attendez, j’attendrai aussi ; mais je serai si soumis, si aimant, je tâcherai de vous entourer d’un amour, d’une sympathie si grande, si profonde, que, sous peu, je l’espère, vous me direz alors : voici ma main, je vous aime !

Il s’arrêta, très ému en apparence.

— Puisque vous avez la franchise d’un tel aveu, répondit Suzanne avec un calme qui surprenait chez cette jeune fille de vingt ans, à mon tour je vous dirai qu’il m’est absolument impossible d’agréer votre recherche.

— Oh ! ne parlez pas ainsi.

— Pourquoi pas, si cela est ?

— Vous vous l’imaginez.

— Nullement ! D’ailleurs, ai-je l’air si légère ? Je ne le pense pas. Savez-vous ce que signifiait la présence de la veuve Feller, la mère du forgeron de Thalheim, que vous connaissez à coup sûr depuis la fête ?

— Cette famille ne m’intéresse pas !

— Mais moi, et grandement ! Elle, venait de demander à mon père son, consentement pour mon mariage avec Robert Feller. J’aime Robert, et je n’aimerai jamais que lui.

— Vous changerez d’idée.