Aller au contenu

Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
le forgeron de thalheim

Un voleur ?

Mais on connaissait la pauvreté de Jean Schweizerl.

Un ennemi ?

Il n’en avait pas.

Qui, alors ?

Le bûcheron attendait. Une certaine inquiétude s’emparait peu à peu de ses sens. Que signifiait la présence de cet homme ?

Mais, tout à coup, son corps trembla, secoué par une agitation extrême. Un cri de colère sourde fut sur le point de lui échapper, et ses mains, calleuses et noires, se levèrent vers le ciel, comme s’il eût proféré tout bas, dans cette nuit froide de novembre, le plus affreux des serments.

Le lendemain, contre son habitude, Jean Schweizerl ne se rendit pas à l’ouvrage. Sa fille, en entrant dans la cuisine, le trouva près de l’âtre, les pieds presque dans le feu. Il avait froid, était tout malade, affirmait-il, de sa bonne voix qu’une souffrance aiguë attristait.

Il se mit à regarder Georgette, d’un air tellement navré, que la pauvre enfant tressaillit.

— Sait-il quelque chose ? se demanda-t-elle.